Il y a plusieurs décennies déjà, quelques hommes s'étaient efforcés de réveiller les vieux souvenirs de l'Occitanie, du Catharisme occitan, enfouis dans les méandres de l'histoire et de l'inconscient collectif.
Parfois comme à coup de trompette, parfois de façon plus discrète, plus érudite. On assistait à un lent, mais inéluctable réveil des consciences. Certains idéaux liés au Catharisme émergeaient. L'époque était aux résurgences.
Courbés sous le poids du matérialisme de cette fin du XIXème siècle, les hommes suscitaient, des profondeurs de leur être, des forces d'éveil. Le passé refaisait surface avec ses vestiges et ses ruines, ses hauts lieux et ses personnages emblématiques et toutes les questions restées sans réponses, comme des leçons non assimilées.

L'arbre planté et arrosé par ces quelques pionniers a grandi, étendu ses branches et il commence à porter du fruit.

Il y a quelques dizaines d'années, c'était à peine si les livres d'histoire mentionnaient les sanglantes croisades contre les "hérétiques albigeois". Il s'agit là - dira même un historien de la papauté - de l'un des épisodes les plus sombres et les plus tristes de l'histoire de l'église de Rome. C'est encore pour beaucoup l'un des moments les moins compris, les moins assimilés de notre passé.
Au plan historique, cette croisade "contre-nature", décidée par la plus haute Autorité de la Chrétienté contre d'autres chrétiens, et qui fit plus d'un million de morts, eut un double résultat :
D'une part, l'église de Rome affermit son emprise sur les consciences et, d'autre part, la couronne de France s'accroît de plusieurs riches provinces. L'on comprendra parfaitement la gêne des historiens, tant laïques que religieux, obligés d'admettre que l'unité et la gloire de l'église et de la France ont été obtenues au moyen de massacres et bûchers.

Ce n'est pas non plus un hasard si, en nos jours de profonde remise en question et d'effondrement des normes religieuses et éthiques, beaucoup, dans leur quête de valeurs et de solutions nouvelles aux problèmes fondamentaux de notre temps, s'intéressent à ce moment crucial de l'histoire et à la vie de ces communautés spirituelles cathares, disparues si tragiquement.
Certains même, troublés jusque dans l'âme par leur destin si extraordinaire, cherchent à pénétrer jusqu'à la vérité et osent enfin poser la question :

"Y aurait-il un autre Christianisme ?"

Pourquoi reste-t-il si peu de trace d'un si puissant courant spirituel qui se répandit des Balkans à l'Atlantique, des rives de la Méditerranée à l'Allemagne du nord, de l'humble village à l'opulente cité, et eut des fidèles dans toutes les strates de la société de l'époque, du simple artisan au seigneur, de l'homme d'église au chevalier ?

Qu'a-t-on voulu masquer et réduire à néant ?
Ces brûlantes questions, Antonin Gadal osera les poser et il y apportera de lumineuses réponses.

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