< Antonin Gadal et la Spiritualité Cathare
L'Epopée cathare - La Noblesse de l'Hérésie


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La cendre des Martyrs

Le chemin du Messianisme, depuis Marcos et Priscillien, les premiers "semeurs" de la Gnose, est toujours le même. Marqué par des lieux où les bûchers ont inspiré plus d'une fraternité, il représente les points où l'Esprit se met à souffler comme jadis :
Immense nécropole des Eglises du Sabartez ;
Immense bûcher du "camp des Crémats" à Montségur ;
Hécatombe de Béziers ;
Les "brasiers" de Minerve, de Lavaur, puis Toulouse, Orléans ;
Le mont Wimer, Vézelay, les forets du Poitou, du Mans, de Brocéliande ;
Erigène et Gérard en Angleterre ;
Puis Anvers, la Lombardie, les Bogomiles ; Cologne, Aix-la-Chapelle ; Goslar.

Voie impériale de l'Esprit, arrosée par le sang des Fidèles d'Amour, revêtue pieusement "del Cendrum des Martyrs", de la cendre des bûchers.
O Roumious ! Pèlerins du Dieu d'Amour ! Impossible de se tromper en prenant le chemin du Saint Graal, la sublime voie de la perfection, que le divin Maître Lui-même avait déjà arrosé de son précieux sang. Sentiers glorieux, jadis ! Terre brûlée par la haine ! Régions oubliées sous le sang et le feu.
Mais:
"Après sept cents ans le laurier reverdit sur la cendre des martyrs".

La Gnose, le Messianisme, demande au Dieu d'Amour de hâter son règne.

NOBLESSE DE L'HERESIE


L'Hérétique est "celui qui a choisi". Détaché des dogmes et des autorités extérieures, il s'engage consciemment sur le chemin spirituel que son cœur a reconnu.
A l'instar des Esséniens, des premiers chrétiens gnostiques, des Manichéens, des Bogomiles, les Cathares choisirent le pur chemin du Christianisme originel, rejetant la religion de Rome, celle "qui possède et écorche".
L'exemple exceptionnel de leur foi inébranlable, de leur abnégation, de leur amour pour tous, de la pureté de leur âme fut tel que même leurs bourreaux en furent troublés.
Eux qui étaient des Saints et des témoins du Christ, vivant selon Ses sages préceptes, furent martyrisés par une église qui avait méconnu la profondeur du message d'Amour. Si leurs textes furent pratiquement tous détruits ou mutilés, leurs fidèles poursuivis, leur souvenir calomnié, leur lumineux exemple a cependant laissé dans l'âme des hommes un ferment alchimique que les siècles ne peuvent effacer.
Au témoignage éclatant qu'ils donnaient des pures valeurs du Christianisme intérieur : Bonté, Vérité et Justice, répondit la violence de la religion extérieure.
"Lorsque les brebis se transforment en loups…" On tenta au début de faire entendre raison aux "insoumis", par des prêches, des campagnes de reconversion, afin de les ramener dans le giron de l'église ; sans succès !
Vinrent ensuite des menaces plus radicales, des excommunications, des malédictions, afin d'isoler les "coupables", de les retrancher de la vie de la communauté. Sans grand résultat toutefois !
L'hérésie prenait de l'extension en profondeur et elle était souvent reconnue et "saluée" à l'extérieur. Alors on décida de prendre le bâton ! . Aux malédictions et aux blasphèmes succéda la violence, sauvage, irraisonnée, satanique, contre le corps de l'Eglise d'Amour.
Et l'on connut enfin, dernier chaînon dans cette chaîne d'horreur, l'Inquisition, froide et raisonnée, qui tenta de s'attaquer enfin à l'âme. Mais l'âme cathare, ayant déjà fêté sa victoire sur la mort, sa "renaissance spirituelle, était libre du corps!
Par quel esprit étaient donc possédés ceux qui, se disant défenseurs du Christianisme, ont pu, leurs prélats en tête, accomplir ces infamies qui les déconsidèrent à jamais ?
"On reconnaît l'arbre à ses fruits !"


Le martyrologe cathare


Si les quelques centaines de martyrs chrétiens du premier siècle de l'Empire romain furent un exemple, que dire alors des trois mille martyrs cathares ?
Dès 1022, les premiers bûchers s'allument à Orléans, en Champagne et à Milan. Bien avant que la "croisade" soit déclenchée, on comptait déjà des bûchers collectifs à Toulouse, à Cologne, à Liège.
Dès 1209, les flammes de la Haine s'élèvent dans toute l'Aquitaine et le Languedoc et en Champagne :

(pour ne citer que la France)

Des communautés cathares entières décimées, persécutées, dans l'Europe entière : Languedoc, Nord de la France, Anvers, Cologne, Londres, Oxford, Strasbourg, Aix-la-Chapelle, Italie du nord et du sud etc…
Bûchers innombrables de Flandre, de Rhénanie, de Lombardie culminant dans l'odieux spectacle de Vérone où deux cents Cathares, à l'instar des premiers chrétiens de Rome, furent brûlés dans les arènes du cirque ! .
Et Montségur ! Montségur, pour toujours phare du "pur amour chrétien" où 215 Parfaits chantant dans les flammes ont laissé une trace indélébile dans l'âme occitane !
La croisade contre les Cathares devient dès 1209 un véritable génocide contre le peuple qui protège ses "parfaits". Populations entières exterminées au fil de l'épée :
Béziers (20 000 morts), Marmande (6 000 morts), villes incendiées, récoltes et forêts anéanties. Dès 1233, avec les moines dominicains de l'Inquisition, l'épouvante s'installe : délation systématique, torture, bûchers, prisons à vie pour de simples croyants. Des hordes d'extrémistes les pourchassent (Ils recevaient une partie des biens des suspects).
Une église "ivre du sang des Saints et des Martyrs de Jésus-Christ", victorieuse - mais à quel prix ! - laisse le pays ravagé, ruiné.

Si ce "crime contre l'Esprit" marque à jamais leurs auteurs, le sacrifice d'âme des Parfaits laisse dans notre conscience la trace lumineuse de l'exemple le plus noble qui soit.

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